United Colors of bande de cons
Week-end :
Vendredi :
Dîner nippon avec un mec beaucoup trop jeune pour moi. Entre deux bouchées, il me fait un regard à la James Dean et me dit : "Mahassine, ce soir, j'ai le monopole de la confiance en soi ... qu'est ce qui t'arrives ? "
Je bafouille que c'est le stress et que c’est dur de garder confiance avec tout ce qui se passe, et puis, en bonne arabe, je blâme l’axe américano-sioniste pour mon manque de bol sur le marché de la séduction.
Je rentre à la maison, seule, et digère mes sushi en regardant des films sur Pink tv. How low can u get ?
Samedi :
Je prends mon petit déjeuner chez moi seule devant la télé, entourée de journaux. C’est bon.
Déjeuner avec ma copine et sa chienne, entre filles quoi.
Samedi soir :
Mon ex ne répondait plus au tel – erase and rewind. Je devais quand même récupérer mes affaires, deux cd, un DVD, du Tori Amos, je devais les reprendre. Donc, je passe chez lui, comme ça à l’improviste.
Je n’avais jamais regardé un escargot dans les yeux avant. Enfin, je ne sais pas s’ils ont le regard vide, triste ou mélancolique… leur petites antennes se cachent si vite, si doucement.
Et pourtout, j'étais sûr que mon ex avait ce regard là quand j’ai découvert le pot aux roses… je l’ai trouvé chez lui avec son ex … et oui, return of the ex, une esthéticienne plantureuse … elle l’appelait : « chériiii, viens voir qui te demande… chériiii. »… il avait toujours juré qu’il ne se remettrait jamais avec elle, jamais, jamais, jamais. Qu’il voulait juste être seul, se retrouver…
C’était tellement pathétique que ça en était devenu comique, je la regardais et j'entendais: "Chériiii … rampe jusqu’à moi, ramène moi ton corps baveux de larve sans volonté … Chéri, je sais que tu ploies sous le poids de ta lâcheté mais fais un effort … chéri … viens t’exposer à un peu de dédain … chéri … ne sois pas triste tu pourras me croquer les fesses plus tard, hein tu aimes ça ? …"
Sur le coup, j’étais sidérée … c’est vrai, je l’avoue, plus tard, dans la voiture, j’ai chialé un bon coup … j’ai versé quelques larmes sur ma crédulité, survivante d’entre les survivantes…
Mais sur le coup, la larve m’a fait pitié … « self conscious paunch under narrow shoulders »…
La nana, une parfaite mutante … tout en noir, catwoman… dans l’ascenceur, alors que la larve descend avec moi pour me remettre un cd laissé dans sa voiture, je me regardait dans la glace, et souriait à mon reflet, une nana toute ronde habillée en United Colors of bande de cons. Une gay pride à elle toute seule. Et je me dit : non wonder …
Je rentre chez moi, annule mes plans de sortie. Je cuve mon désespoir.
Dimanche matin.
Je me lève avec une furieuse envie d’iode. Journée plage.
J’ai passé la journée à me prélasser sur le sable, à boire du thé orange cannelle en criant après Vanille, la chienne, qui faisait vaciller dangereusement notre savant amoncellement de revues, CD, bouteilles et biscuits.
Finalement, je ne me suiciderai pas tout de suite, du moins pas cette année …
Dimanche soir
Atterrissage en douceur from week-end land, ma mère passe la nuit avec moi. Je lui prépare un soufflé pour le diner, il ne tombe pas !!!
Isn't it a wonderful world ?!