Coated paper icons and a marshmallow heart
Il y a ceux qui peuvent s’attabler à une terrasse et simplement regarder la terre tourner, les flics apostropher les automobilistes, les petits culs du Maarif se tortiller, les chiens faire leur crotte, les mendiants insulter les passants et il y’a ceux qui ne peuvent rester sans rien faire que de regarder le monde évoluer d’une terrasse de café, j’en fais partie.
Impossible d’utiliser la cigarette-béquille pour me donner une contenance, je ne fume pas alors je lis. Et si je n’ai rien à lire, j’écris. Je ne lis pas le journal tous les jours sauf sur internet. Je ne peux ingurgiter l’actualité que pré-digérée, merci « Courrier international ». Le grand amour de ma vie est bien entendu la presse féminine, pas la marocaine, non … Les grands titres glamour Vogue, Cosmo, Elle, ou même Biba et psychologie. Je suis subjuguée par les mannequins décharnés au regard sévère qui donne froid dans le dos. Ces icônes des temps modernes qui ont filé des complexes à la moitié de la population mondiale. Quelques fois, affalée sur mon canapé avec quelques biscuits à portée de main, je m’arrête net pétrifiée par le regard de méduse d’une de ces sur-femmes. Déesse à la peau translucide. Je me retrouve comme des millions de femmes piégées à tout jamais dans le « moins ».
Un « moins » qu’aucun régime, aucune robe de créateur de saura combler.
Les déesses de papier glacé ne sont pas faite pour imitées mais pour être adulées ou exécrées. Bien entendu, j’ai choisi mon camp.